Une libre errance
Le Xiaoyao de Zhuangzi, cette "libre errance" , c'est un état de grâce : celui par lequel on est ému par les teintes des feuilles d'automne, celui qui permet d'entendre la musique car les pensées se taisent, celui qui nous ravit lorsqu'on regarde un enfant rire, celui du boucher à la pointe de son art, celui du nageur qui se laisse porter par le tourbillon avant de rejoindre la rive, celui de Tian Liyang dans l'accomplissement de ses formes, celui du calligraphe, du pinceau et de l'homme ...
Il peut être le fruit d'une longue pratique, d'un lent apprentissage, ou survenir n'importe quand, lorsque nous nous mettons à l'écoute :
Zhuangzi parle de « jeûne du cœur » (xinzhai 心斋), qu'il décrit dans un dialogue mettant en scène Confucius et son disciple préféré Yanhui :
« A Hui qui sollicite l'enseignement du Maître sur le jeûne du cœur, Confucius répond : « Unifie ton intention. Plutôt que d'écouter avec l'oreille, écoute avec le cœur. Plutôt que d'écouter avec le cœur, écoute avec le qi. L'ouïe s'arrête à l'oreille, le cœur s'arrête à ce qui s'accorde avec lui. Le qi, c'est le vide qui accueille toute chose. Or, seul le Dao accumule le vide. Ce vide, c'est le jeûne du coeur. » Zhuangzi
Je vous souhaite tout ça !
Fabienne Lacroix 5-11-2020